Les fonds iraniens de six milliards de dollars gelés en Corée du Sud sont débloqués et conformément à cela, Téhéran et Washington ont procédé à un échange de détenus.
Cinq ex-prisonniers américains, dont certains restaient enfermés dans leur cellule depuis plus de cinq ans, ont été libérés et sont en route vers les Etats-Unis. Ils doivent y arriver ce mardi, via le Qatar, médiateur entre les deux pays. Leur secrétaire d’Etat Antony Blinken s’en est réjoui, en affirmant pouvoir dire que « nos citoyens reviennent, en ce moment même, après avoir surmonté des difficultés difficiles à imaginer ».
Les USA ont eux aussi relâché cinq Iraniens, mais seulement deux d’entre eux sont rentrés chez eux.
Ce rare échange de prisonniers a eu lieu suite au transfert sur des comptes bancaires iraniens au Qatar des fonds iraniens bloqués dans deux banques sud-coréennes. Ils l’étaient depuis plus de quatre ans en raison des sanctions américaines contre la République islamique.
Le président des Etats-Unis Joe Bien et Blinken ont exprimé leur gratitude envers la Corée du Sud et les autres nations ayant contribué au dénouement du dossier.
Cependant, les Etats-Unis et l’Iran ont tous deux martelé que le déblocage de l’argent et l’échange de prisonniers ne sont pas corrélatifs. Washington a promis de poursuivre ses efforts pour empêcher Téhéran de développer son programme nucléaire. Il a également tenu à souligner que les fonds transmis doivent être utilisés seulement à des fins humanitaires.
L’administration Biden a en outre annoncé hier de nouvelles sanctions contre l'ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad et le ministère du Renseignement du pays pour leur implication dans des détentions injustifiées.
L’Iran a de son côté fait état des fins humanitaires. Par ailleurs, sa banque centrale a annoncé envisager de saisir la justice contre Séoul pour ne pas avoir autorisé Téhéran à accéder à ces fonds déposés en wons, ce qui lui a infligé des pertes pour cause de la dépréciation de la monnaie sud-coréenne.