La Corée du Nord continue de critiquer, pour le deuxième jour consécutif, les exercices militaires que sa voisine du Sud et les Etats-Unis ont conjointement entamés hier, préalablement à leurs manœuvres plus importantes programmées entre le 16 et le 26 août. Après Kim Yo-jong, la sœur de son dirigeant suprême, hier, c’est aujourd’hui au tour de Kim Yong-chol de les dénoncer.

Dans une déclaration relayée par la KCNA, l’agence de presse officielle du pays communiste, le chef du département du Front uni, chargé des relations avec Séoul, a accusé les autorités sud-coréennes d’avoir « ignoré l’opportunité de retourner la situation et de recommencer hier une répétition folle en vue d’une invasion ». Il a ensuite averti que son pays « leur ferait sentir à chaque instant qu’elles s’approchent d’une énorme crise sécuritaire par leur choix erroné ».

Selon l’une des figures importantes du régime communiste, le Nord doit bien faire payer au Sud le prix d’une réponse hostile à sa bonne volonté et poursuivra alors sans interruption ce qu’il faut faire. De même, il est désormais plus clair que « nous n’avons pas d’autre choix nous non plus, maintenant que la Corée du Sud et les Etats-Unis ont opté pour la confrontation avec nous ».

Depuis hier après-midi, le royaume ermite ne répond pas aux appels téléphoniques de Séoul, ni par le canal entre les bureaux de liaison ni par celui entre les armées des deux parties. Suite à la restauration de ces hotlines transfrontalières le 27 juillet après 13 mois de suspension, les échanges ont pourtant continué deux fois par jour.

Cela fait craindre de nouvelles provocations de Pyongyang. Il pourrait s’agir cette fois de fermer son comité pour la réunification pacifique de la patrie, un organe chargé de promouvoir le dialogue et les échanges avec Séoul, comme l’avait averti Kim Yo-jong en mars, de casser l’accord militaire intercoréen de 2018 ou encore de tester un missile mer-sol balistique stratégique (MSBS).

Séoul a lui aussi réagi aux critiques du Nord. Il a alors évoqué le fait que ses manœuvres avec Washington sont de nature défensive. Et d’ajouter que l’escalade des tensions dans la péninsule ne profite à aucun pays et que le dialogue entre les parties intéressées doit reprendre au plus vite pour la paix, la stabilité et le développement des relations intercoréennes.