Il aura fallu huit ans et huit mois. Les négociations sud-coréano-canadiennes en vue de conclure un accord de libre-échange ont finalement abouti aujourd’hui à Séoul à l'occasion de la visite du Premier ministre canadien. Si l’accord est signé et entre en vigueur, le Canada supprimera ses tarifs douaniers sur les automobiles et les produits électroménagers « made in Korea ». La Corée du Sud ouvrira davantage son marché à la viande de bœuf et de porc en provenance du Canada, qui est la 11e puissance économique du monde. Cela inquiète cependant les éleveurs sud-coréens qui seront touchés par ce traité.
Le pays du Matin clair est la première nation d’Asie avec laquelle le Canada mène à terme les négociations d’un tel accord commercial. Il constitue pour lui une porte d'entrée de choix sur le continent, tandis que le Canada devient le 12e pays avec lequel Séoul s’entend pour établir un accord de libre-échange. Si sa signature et sa ratification parlementaire se déroulent normalement, il pourrait entrer en application dans le courant de l’année prochaine.
Selon les termes de l’accord, les deux pays élimineront leurs tarifs douaniers respectifs dans un délai de 10 ans après l’entrée en vigueur du traité. Ainsi, ils réduiront chaque année les droits de douanes sur 97,5 % des produits. Mais ces chiffres seront de 98,7 % pour Séoul et 98,4 % pour Ottawa, au niveau du montant des importations.
Autre point important de l’accord, les deux pays ont convenu de prendre des mesures de sauvegarde pour protéger leurs industries respectives, si celles-ci sont gravement touchées par l’augmentation des importations ou risquent de l’être. Ils se sont également mis d’accord pour introduire la fameuse clause de l’ISD à propos du règlement des conflits liés aux investissements.
Le Canada est le 25e partenaire commercial de la Corée du Sud. Leurs négociations ont démarré en juillet 2005. Mais elles ont été interrompues pendant environ cinq ans après que le Canada a porté plainte contre la Corée du Sud en avril 2009 devant l’OMC pour faire rouvrir son marché au bœuf canadien.