L'équipe du procureur spécial Cho Eun-suk a convoqué, ce matin, l'ancien Premier ministre pour l'interroger en tant que suspect sur les circonstances et le déroulement de la déclaration de la loi martiale par Yoon Suk Yeol, le 3 décembre dernier. Han Duck-soo est soupçonné de complot et de participation à la mise en place illégale de l’état d’exception par l'ancien président destitué.
Selon la législation en vigueur, le Premier ministre est tenu d’intervenir aussi bien en amont qu’en aval de la prise de décision et de la mise en œuvre de la loi martiale. L’ex-chef du gouvernement a ainsi assisté à un conseil des ministres convoqué par Yoon pour dévoiler son projet, mais aussi à ceux organisés pour l’approuver, puis pour lever l’état d’exception. En outre, il aurait ordonné la rédaction d’une version révisée du décret concerné, afin d’en corriger les failles juridiques, avant de finalement ordonner sa mise au rebut.
Han est également soupçonné d’avoir tenté d’empêcher le vote de l’Assemblée nationale visant à annuler la loi martiale, notamment en communiquant par téléphone avec Choo Kyung-ho, alors chef du groupe parlementaire du Parti du pouvoir du peuple (PPP). Mais aussi d’avoir livré de faux témoignages devant la Cour constitutionnelle et le Parlement, en affirmant ne pas avoir eu connaissance du texte du décret de la loi martiale.
L’équipe d’enquête spéciale l’avait déjà entendu le 2 juillet dernier, avant de procéder à des perquisitions à son domicile et à son ancien bureau le 24 juillet.