Quatre mois après sa sortie de prison, Yoon Suk Yeol est à nouveau mis en détention provisoire. Au terme d’une audience de près de sept heures hier, le Tribunal du district central de Séoul a émis, dans la nuit de mercredi à jeudi, un mandat d’arrêt à son encontre. Le juge qui l’a délivré, Nam Se-jin, l’a justifié notamment par un risque de destruction de preuves concernant le décret de la loi martiale du 3 décembre dernier.
Dans son acte de requête de 66 pages, le procureur spécial, qui mène les enquêtes sur les accusations d’insurrection et d’incitation aux attaques nord-coréennes contre le Sud visant l’ancien dirigeant, a consacré 16 pages à insister sur cette crainte. Selon son équipe, si la justice autorise Yoon à rester en liberté, il est possible qu'il tente de persuader ses collaborateurs clés de témoigner en sa faveur, voire de les forcer à le faire afin de détruire des preuves. Parmi eux, l’ex-numéro deux du Service de la sécurité présidentielle (PSS), Kim Seong-hoon.
A l’issue de l’audience, l’ancien chef de l’Etat a attendu le délibéré au centre de détention de Séoul, dans la banlieue sud de la capitale. A l’annonce du jugement, il a été placé derrière les barreaux du même centre et a été soumis à une prise de photo d'identité judiciaire en uniforme. Sa sécurité est désormais assurée par l’autorité pénitentiaire, et non plus par la garde dont il bénéficiait en qualité d’un ancien président de la République.
Les enquêteurs indépendants ont 20 jours supplémentaires pour l’interroger, notamment sur l’accusation d’abus de pouvoir, avant de décider de l’inculper ou non.