L’ex-président destitué, Yoon Suk Yeol, risque un nouvel emprisonnement. Le procureur spécial qui enquête sur les accusations d’insurrection et d’incitation aux attaques nord-coréennes contre le Sud veut continuer de l’interroger en le plaçant en détention. Pour cela, son équipe a requis hier un mandat d’arrêt à son encontre. L’ancien chef de l’Etat fait face à trois chefs d’accusation : abus de pouvoir, falsification de documents et entrave à l’exercice des fonctions publiques.
Premièrement, il lui est reproché d’avoir convoqué un conseil des ministres, tenu peu de temps avant la déclaration de la loi martiale du 3 décembre, avec seulement le nombre minimal requis pour ce type de réunion. Cela aurait empêché les ministres absents de s’exprimer sur l’état d’exception.
Deuxièmement, Yoon est soupçonné d’avoir ordonné de rédiger un faux texte de proclamation de la loi martiale afin que son Premier ministre de l’époque et d’autres membres du gouvernement le signent. Et ce en vue de tenter d’éviter l’illégitime de son coup de force.
Enfin, le procureur spécial l’accuse aussi d’avoir entravé, en janvier, son arrestation par l’autorité judiciaire compétente, en l’occurrence, le Bureau d’enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires (CIO).
L’acte de demande de mandat ne mentionne cependant pas cette fois le soupçon, selon lequel le prédécesseur de Lee Jae Myung aurait fait voler des drones dans le ciel de Pyongyang, en octobre et en novembre 2024, afin d’irriter le régime de Kim Jong-un, puis de déclencher une situation pouvant justifier l’imposition de la loi martiale.
C’est à présent au Tribunal du district central de Séoul d’examiner la requête. Avant de rendre sa décision de l'accepter ou non, il doit auditionner le prévenu. La date de son interrogatoire est fixée à mercredi.