Le Bureau d'enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires (CIO) n’est toujours pas parvenu à contraindre Yoon Suk Yeol à répondre à un interrogatoire dans le cadre des investigations sur sa proclamation éphémère de la loi martiale.
Après une tentative infructueuse lundi, l'organe d'enquête a envoyé de nouveau, hier, des procureurs et enquêteurs au centre de détention de Séoul, situé à Uiwang, dans le Gyeonggi, où le président suspendu est incarcéré. Ils sont arrivés sur place à 17h47, pensant le rejoindre après qu’il a quitté la Cour constitutionnelle à 16h42. Pour rappel, il y avait assisté à une audience dans le cadre de son procès en destitution.
Cependant, au lieu de retourner directement au centre de détention, le dirigeant s'est rendu dans un hôpital militaire voisin pour recevoir des soins médicaux. Lorsqu'il est revenu dans sa cellule vers 21h09, il était déjà trop tard pour procéder à l'interrogatoire. En effet, selon les règlements relatifs aux droits de l'Homme applicables aux organes d'enquête, le consentement du suspect est requis pour l’interroger après 21h.
Le chef de l’Etat destitué par le Parlement avait planifié sa visite à l'hôpital à l'avance, après avoir consulté un médecin pénitentiaire et obtenu l'autorisation du centre de détention. Cependant, le CIO n'était pas informé de ce déplacement, car les itinéraires d'un président en exercice doivent rester confidentiels.
Le Bureau d’enquête se trouve désormais sous pression. La première phase de la détention provisoire, d'une durée de 10 jours, prend fin le 28 janvier, et il n'est pas exclu que le tribunal refuse une prolongation. Ainsi, le Parquet l’exhorte à accélérer ses investigations et à lui transférer l'affaire avant l'expiration de cette période.
Les enquêteurs envisagent de tenter à nouveau de conduire Yoon de force dans leurs locaux pour l’interroger, ou d'organiser un interrogatoire sur place au centre de détention, et ce, dès aujourd’hui.
Pour rappel, lors du premier interrogatoire, tenu le 15 janvier, juste après son arrestation, le locataire du bureau de Yongsan avait exercé son droit au silence. Depuis, il a refusé de répondre aux quatre convocations qui lui ont été adressées.