Yoon Suk Yeol a été placé en détention. C’est une première pour un chef de l’Etat en exercice dans l’histoire de la Constitution de la République de Corée. La Cour du district Ouest de Séoul, chargé d’examiner la demande de mise en détention provisoire à l’encontre du président de la République destitué par le Parlement, a ordonné, dans la nuit de samedi à dimanche vers 3h, son incarcération. La Justice a reconnu qu’il existait des risques que le prévenu, accusé de rébellion à la suite de sa tentative d’instaurer la loi martiale d’urgence, tente de détruire des preuves.
La durée d’incarcération de Yoon est ainsi prolongée d'une durée maximum de 20 jours. Le Bureau d'enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires (CIO) et le Parquet vont vraisemblablement partager cette période en deux pour mener leurs interrogatoires.
C’est vendredi, en fin de journée, que le CIO a déposé une demande de mandat de détention contre le dirigeant suspendu à cette Cour. Lors de l’audience tenue hier après-midi, contre toute attente, ce dernier s’est lui-même présenté pour sa défense. Ses avocats ont plaidé que la proclamation de la loi martiale d'urgence relevait d'un acte de gouvernance du pays par un président et qu'il était difficile de la qualifier d’insurrection. Pour le CIO, Yoon aurait ordonné l'encerclement de l'Assemblée nationale dans le but d'empêcher la levée de l'état d'exception. Une opération d’arrestation des hommes politiques, tout comme une tentative d’occupation du siège de la Commission d’élection nationale, ont également été planifiées.
En apprenant cette nouvelle, les citoyens en faveur de son départ immédiat, rassemblés devant la Cour à Mapo, n’ont pas pu cacher leur joie. En revanche, une poignée de partisans conservateurs pro-Yoon, en colère, a réussi à pénétrer dans le tribunal après en avoir brisé des vitres et 45 d'entre eux ont été arrêtés.