La Corée du Nord a tiré hier vers 22h38 depuis Pyongyang un missile balistique de courte portée vers la mer de l'Est, qui sépare la péninsule coréenne et le Japon. C'est son premier tir balistique depuis le 22 novembre.
Selon l'état-major interarmée sud-coréen, le missile a parcouru 570 km avant de tomber dans les eaux. Il a ajouté que l'armée sud-coréenne avait déjà bien surveillé les préparatifs de lancement du régime de Kim Jong-un, en étroite coopération avec les Etats-Unis. Les informations sur l'engin, partagées entre Séoul, Washington et Japon, sont en cours d'analyses.
Le ministère sud-coréen de la Défense avait prévu le possible lancement d'un missile balistique intercontinental (ICBM). Cette spéculation avait également été avancée jeudi dernier par Kim Tae-hyo, le conseiller adjoint à la sécurité nationale à la présidence, qui était à Washington pour la 2e réunion du groupe consultatif nucléaire (NCG) bilatéral.
Juste après le tir d'hier, le ministère nord-coréen de la Défense a fustigé cette réunion, via un communiqué publié par l'agence de presse officielle du pays communiste. La KCNA l'a ainsi décrit comme une « déclaration de conflit nucléaire ».
Il est donc probable que ce lancement soit une contestation contre les mesures convenues lors de la réunion sud-coréano-américaine. En effet, les deux alliés ont décidé d'intégrer des opérations nucléaires à leurs exercices communs, « Ulchi Freedom Shield », prévu en août 2024.
Le communiqué a d'ailleurs évoqué le sous-marin nucléaire d'attaque américain USS Missouri qui est arrivé samedi dernier à la base navale de Busan. Selon lui, le déploiement de ce navire américain justifie l'élaboration par Pyongyang de mesures plus offensives.
En effet, la distance de vol du missile lancé hier, de 570 km, est similaire à celle entre le port de Busan et l'aéroport de Sunan à Pyongyang.
Ce lancement balistique est d'ailleurs intervenu au 12e anniversaire de la mort de Kim Jong-il, père du dirigeant actuel. Cela avait pour but d’exhiber ses forces militaires à l'étranger et surtout, de renforcer l'unité nationale.
Les autorités militaires sud-coréennes ont déclaré que ce lancement était une pure violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. En effet, ces dernières interdisent à Pyongyang tout emploi des technologies balistiques et toute coopération scientifique et technologiques avec d’autres pays.