La Corée du Nord a annoncé le succès du lancement, mardi soir, du projectile qu'elle prétend être un satellite de reconnaissance militaire, et ce seulement trois heures après le tir. Elle a également affirmé que l'engin avait réussi à filmer la base aérienne américaine à Guam depuis l'espace.
A en croire son annonce, le régime de Kim Jong-un aurait finalement réussi à placer en orbite un satellite espion, après deux échecs successifs, respectivement en mai et en août derniers.
Depuis 1998, le pays communiste a tenté huit fois de lancer des satellites, et aurait réussi trois fois à placer des engins en orbite. Cependant, le Kwangmyongsong-3 et le Kwangmyongson-4, les satellites que Pyongyang prétend avoir lancé avec succès, semblent avoir déjà dévié de leur orbite avant de s’écraser sur Terre. Ainsi, le Malligyong-1, lancé mardi, serait l'unique satellite militaire opérationnel dont dispose le royaume ermite.
Selon les experts, la Corée du Nord aurait bénéficié d'une aide technologique de la Russie pour résoudre les défaillances détectées lors des deux lancements précédents. Elle aurait notamment accru la poussée de la fusée en augmentant le nombre de ses moteurs si l’on en croit les photos des flammes prises lors du décollage.
Outre le soutien de Moscou, la principale source d’inquiétude porte sur le fait que la même technologie est utilisée pour le lancement d'un satellite comme pour le tir d'un missile balistique. En effet, les analystes estiment que la fusée Chollima-1, qui avait transporté le Malligyong-1, aurait été lancée à l'aide d'une technologie identique à celle utilisée pour le tir des missiles balistique intercontinentaux (ICBM) nord-coréens Hwasong-15 et Hwasong-17.
Enfin, le satellite espion permettrait par ailleurs à Pyongyang de définir avec précision les cibles de ses éventuelles frappes nucléaires.