Le monde entier a suivi de près le sommet intercoréen du 27 avril dernier, le premier sommet entre les deux Corées depuis ceux de 2000 et 2007. Mais peu de gens savent qu’en 1994, les deux dirigeants coréens de l’époque, le président Kim Young-sam au Sud et le dirigeant Kim Il-sung au Nord, étaient tombés d’accord pour une rencontre qui aurait été historique.
Le contexte était pourtant tendu : le 12 mars 1993, le régime annonçait qu’il se retirait du traité de non-prolifération nucléaire. Le 19 mars 1994, dans une réunion de travail entre les deux Corées organisée au village de la trêve à Panmunjom, sur la frontière, le chef de la délégation nord-coréenne créait un émoi considérable en menaçant de transformer Séoul en une « mer de feu ».
Le président américain Bill Clinton envisageait même de bombarder les installations nucléaires nord-coréennes. Beaucoup pensaient que la péninsule était au bord de la guerre, quand l’ancien président américain Jimmy Carter décida de se rendre à Pyongyang. Il revint avec un accord sur le nucléaire... et une offre de sommet entre les dirigeants des deux Corées. Récit.