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Les poiriers en fleurs

Cela commence fin mars à Jeju, une île sud-coréenne méridionale, puis progresse vers le nord pour atteindre Séoul début avril. Il s’agit de la floraison des cerisiers, cerisiers ornementaux pour être précis, connus en Occident sous l’appellation de « sakura », un mot japonais. En effet, beaucoup de Coréens l’ignorent, le festival des cerisiers en fleurs, qui se déroule un peu partout dans leur pays à chaque printemps, est d’origine japonaise. Cette fête, appelée « Hanami » dans l’archipel nippon, a été introduite dans la péninsule coréenne au début du XXe siècle par les colons du pays du Soleil levant.


Antérieurement à cette date, il n’existe pratiquement aucun témoignage de l’engouement des Coréens pour les fleurs de cerisier. Pas de tableau représentant leur floraison, ni de chant populaire, encore moins de poème faisant l’éloge du spectacle éblouissant. Les cerisiers ornementaux originaires de Chine existaient bien en Corée avant la colonisation japonaise. Il semble que le peuple du pays du Matin clair était indifférent à cet arbre ne donnant pas de fruit comestible et aux fleurs particulièrement éphémères. En fait, autant qu’en témoignent des pièces de musique et poèmes, les Coréens appréciaient des arbres fruitiers dont la floraison offrait un spectacle non moins splendide que celle des cerisiers : le poirier par exemple ou encore le pêcher.


On peut se demander pourquoi l’avant-dernier monarque de la dynastie Joseon, Kojong, a donné le nom d’Ehwa, « fleur de poirier », au premier institut d’éducation coréen pour les femmes fondé en 1886, aujourd’hui la prestigieuse université feminine Ehwa. Appréciait-il particulièrement la beauté féminine à l’image de cette fleur ? Une beauté ravissante, mais pas éblouissante.


Notons qu’à la différence des fleurs de cerisier qui recouvrent presque entièrement les branches au moment de la floraison, celles du poirier éclosent de façon éparpillée, des pointillés çà et là. Elles sont d’autant plus admirables qu’à travers les inflorescences, se dessinent les branches noires et tordues, ce qui fait songer que la lumière est encore plus belle dans l’obscurité.


Ce clair-obscur en quelque sorte dans le spectacle des poiriers en fleurs évoque d’une certaine manière une espèce d’uniforme des premières élèves de l’école Ehwa : un haut de couleur blanche assorti à une jupe noire. Ce mode vestimentaire faisait contraste avec le kimono, le vêtement traditionnel japonais, hallucinant par sa couleur éblouissante, tout comme les cerisiers ou « sakura » en fleurs.


On peut toutefois établir un parallèle entre les fleurs de poirier et celles de cerisier. Au moment de leur chute, ces deux espèces de fleur offrent un spectacle particulièrement émouvant, ce qui a inspiré un poème d’amour à une certaine Mechang, une demi-mondaine de Joseon :


Sous la pluie de pétale d’ehwa, mes pleurs pour le retenir

S’en souvient-il à la tombée des feuilles mortes


Liste des mélodies de cette semaine

1. « Fleurs de poirier » chanté par Choi Yun-young.

2. « La Pluie de pétales d’ehwa » chanté par Kim Na-ri.

3. « Le serment dans le jardin des pêchers » chanté par An Suk-sun avec Kim Chung-man au tambour.

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