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Culture

A l’ouverture d’une nouvelle année

#Aux sources de la musique coréenne l 2023-01-05

Aux sources de la musique coréenne

A l’ouverture d’une nouvelle année

2023 est l’année du lapin selon les douze signes du zodiaque chinois qui sont également présents dans la culture coréenne. En fonction de l’espace auquel on l’associe, le lapin évoque différents aspects.


Sur terre, c’est un animal qui mange, dort et se reproduit. Symbole de l’insouciance donc. Associé à la Lune, plus exactement aux taches sombres que présente l’astre de la nuit, le lapin est un être chimérique qui nourrit l’imagination des enfants. Une comptine française dit : « Au clair de la Lune / Trois petits lapins / Qui mangeaient des prunes / Comme trois petits coquins... » Quant à un conte coréen pour enfants, il voit dans les mêmes taches sombres deux lapins sous un arbre broyant du riz dans un mortier pour préparer un gâteau.


Cet animal associé cette fois au monde souterrain car c’est un creuseur de galeries représente une résurrection. En effet, dans des cimetières ruraux où il a souvent pris domicile, on le voit parfois surgir d’une vieille tombe.


Et le lapin sous l’eau ? C’est l’histoire du Palais sous les mers, celle d’un lapin kidnappé par une tortue sous-marine. Pour s’en sortir le pauvre animal fait appel à la ruse, et se montre ainsi doté d’une intelligence assez étonnante.


Voici une réflexion sur le bonheur, car le « bok », « bonheur » en coréen, est le mot le plus souvent utilisé dans les vœux du Nouvel An.


Le terme « bok » est d’origine chinoise. Son idéogramme est composé de deux éléments graphiques juxtaposés. La graphie à droite, représentant une bouche au-dessus d’un champ, signifie « plein » ou « comblé ». En effet, quand un champ est cultivé pour nourrir une seule bouche, voire une seule personne, c’est le comble du bonheur pour celle-ci, d’autant que dans l’Antiquité, on était heureux de manger à sa faim. Quant à la graphie à gauche, elle signifie « vue » ou « perspective ». Par-là, le caractère chinois « bok » semble impliquer une philosophie profonde, à savoir que le bonheur dépend de la façon de voir. Une personne peut être heureuse de posséder et de cultiver un champ pour elle seule. Elle peut aussi être malheureuse d’être dépourvue d’une famille, de n’avoir personne avec qui partager le repas. Elle peut même avoir honte de son bonheur égoïste.


Peut-on interpréter le mot français « bonheur » de la même manière ? L’appréciation de quelque chose comme étant bon dépend de l’heure, à savoir des caprices de notre esprit selon le temps qui s’écoule. Le bonheur s’empare de nous devant une chose ou une personne, parce que nous l’aimons. Or, selon Spinoza, l’amour ne provient pas de l’objet ; c’est une force inhérente à nous qui, tantôt augmente, tantôt diminue. Pour être heureux durant toute l’année 2023, cultivez donc le vouloir-aimer, notre force vitale.


Un extrait du « Chant de heungbu » fait également référence à une philosophe asiatique du bonheur.


Heungbu, un homme vivant dans la misère, est en train d’ouvrir une grosse citrouille, fruit d’une graine magique apportée par une hirondelle dont il a soigné une patte brisée. Lui et sa famille vont bientôt savourer un bonheur indicible, car la citrouille contient un trésor qui va les rendre riches. En effet, le bonheur est pour les Asiatiques une récompense, celle d’un bienfait. En d’autres termes, c’est ce qui s’offre en retour à une personne ayant rendu une autre heureuse.


Mais sans avoir besoin d’attendre d’être récompensé, on est déjà heureux de voir une personne se réjouir grâce à un service que nous lui avons rendu, à une faveur que nous lui avons accordée, car du coup, on se sent exister. En fait, qu’est-ce qui pourrait être plus précieux, plus heureux que ce sentiment ? Bien que ce soit une tendance généralisée au XXIe siècle, on a tort de vouloir vivre pour soi ; on serait malheureux faute de sentiment d’exister, d’autant que chacun n’éprouve ce ressenti que par rapport à autrui. D’après Sartre, l’homme n’est pas un être « en soi », mais « pour soi ».


Liste des mélodies de cette semaine

1. « Un remède » chanté par Inakchi Band.

2. Un extrait du « Chant de Heungbu » interprété par Torys.

3. « Binari » chanté par Jeong Young-rang.

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