L’Assemblée nationale a adopté, cet après-midi, l’amendement de la loi sur les réseaux d’information et de communication par 170 voix pour, trois contre et quatre abstentions sur 177 membres présents.
Egalement connue sous le nom de « loi contre la falsification et la manipulation de l’information », le texte a été déposé et inscrit à l’ordre du jour de la séance plénière par le Minjoo, le parti au pouvoir, en dépit de la protestation du Parti du pouvoir du peuple (PPP).
La principale force de l’opposition a lancé une obstruction parlementaire hier après-midi, dénonçant les risques d’atteinte à la liberté d’expression et de muselage de la presse que comporterait cette nouvelle législation. Sa députée, Choi Soo-jin, a pointé du doigt le calcul politique de la formation majoritaire de centre-gauche qui viserait à étouffer les voix critiques à l’égard du pouvoir. L'élu du Minjoo, No Jong-myeon, a pour sa part souligné que le texte prévoyait des critères stricts permettant de qualifier une information de fausse ou de manipulée et de sanctionner son auteur en conséquence. Après 24 heures de débats, le filibuster a été interrompu par un vote à la majorité des trois cinquièmes. Le PPP a boycotté le scrutin sur le texte.
La loi prévoit notamment de sanctionner la diffusion intentionnelle d’informations fausses ou manipulées visant à nuire à autrui ou à en tirer un profit indu, et d’imposer à leur auteur des dommages et intérêts punitifs pouvant atteindre cinq fois le préjudice subi par la victime. Elle stipule également que la diffamation par divulgation de faits est passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans ou d’une amende maximale de 30 millions de wons.