Le procureur général par intérim a fini par jeter l’éponge et a présenté hier son intention de démissionner. Noh Man-seok s’était retrouvé au pied de mur, face à la colère de hauts responsables de sa propre institution, vent debout contre sa décision de ne pas faire appel d’un verdict du procès d’une affaire dans laquelle Lee Jae Myung est empêtré.
Il s’agit d’un projet de construction d’appartements à Daejang-dong, du nom d’un quartier de la ville de Seongnam dans la périphérie de Séoul, dont le président de la République a été maire, de 2010 à 2018. En 2021, alors gouverneur du Gyeonggi et candidat à la présidentielle de l’année suivante, Lee Jae Myung a été accusé d’avoir illégalement favorisé des promoteurs immobiliers dans ce projet.
Le Parquet a ouvert des enquêtes et inculpé tous les intéressés. Un jugement a été rendu le 31 octobre en premier ressort. Il concerne seulement les promoteurs, et non le chef de l’Etat, son procès ayant été suspendu après sa prise de fonctions. Les promoteurs accusés, l’ont contesté et ont fait appel. Les procureurs, chargés des investigations, avaient eux aussi voulu faire de même. En vain, en raison justement de la décision de leur patron. Ils ont vivement réagi, en demandant son explication, voire son départ. Ils sont allés jusqu’à menacer de quitter tous leur poste, en cas de refus. Plusieurs autres hauts gradés du parquet compétent se sont ralliés derrière eux. Noh a ainsi été poussé vers la démission.
Néanmoins, le mystère persiste encore sur la motivation du désistement d’appel. Le ministre de la Justice et son vice-ministre sont montrés du doigt. Pour l’opposition conservatrice, le Bureau présidentiel de Yongsan y serait intervenu afin de blanchir complètement son occupant de l’accusation en question.