Alors que la décision du Parquet de ne pas faire appel du jugement de première instance dans l’affaire de Daejang-dong suscite des spéculations sur une possible ingérence du gouvernement, le ministre de la Justice s’est exprimé ce matin sur le sujet.
Jung Sung-ho a déclaré avoir exhorté le Bureau suprême des procureurs à faire preuve de prudence avant de décider de saisir le tribunal d’appel concernant ce scandale de corruption immobilière impliquant plusieurs acteurs publics et privés.
Le ministre a ajouté qu’il ne voyait aucun problème à l’abandon de l’appel par le Parquet, soulignant que les peines prononcées en première instance étaient plus lourdes que celles initialement requises par les procureurs et dépassaient le seuil qui déclenche habituellement une procédure d’appel. Il a également affirmé n’avoir donné aucune consigne au Parquet suprême à ce sujet. Il n’a toutefois formulé aucun commentaire sur les verdicts de non-culpabilité rendus pour certains chefs d’accusation.
De son côté, le procureur général par intérim est resté silencieux face aux questions des journalistes lors de son arrivée ce matin à son bureau. Noh Man-seok avait précédemment déclaré avoir reçu l’avis du ministère de la Justice et en avoir discuté avec le chef du Parquet du district central de Séoul. Or, ce dernier avait présenté sa démission samedi en évoquant un désaccord entre l’institution qu’il dirige et le Parquet suprême. Les procureurs sont par ailleurs nombreux à exiger des explications claires de la part du procureur général par intérim.
Pour rappel, le scandale porte sur une collusion entre acteurs publics et privés dans le cadre du projet d’aménagement de Daejang-dong à Seongnam en 2015. A l’époque, le président de la République Lee Jae Myung était maire de cette ville. Le 31 octobre dernier, le tribunal du district central de Séoul avait rendu son jugement contre les cinq prévenus dans cette affaire. Alors que ceux-ci ont tous décidé de faire appel, le Parquet du district central de Séoul avait, contre toute attente, renoncé à la procédure quelques minutes avant l’expiration du délai de dépôt, le 8 novembre à minuit, suscitant de nombreuses interrogations.