Le bras de fer se poursuit entre le Minjoo et le Premier ministre, qui assure l’intérim du chef de l’Etat, autour de la nomination des trois nouveaux juges à la Cour constitutionnelle. Alors que la principale formation d’opposition continue de faire pression sur Han Duck-soo pour qu’il les nomme officiellement, ce dernier ne s’y plie pas. D’autant que le Parti du pouvoir du peuple (PPP) s’y oppose. Pour le mouvement présidentiel, le président par intérim ne possède pas ce pouvoir.
Dans ce contexte, Han s’est exprimé dans un discours à la nation qu’il a prononcé aujourd’hui. Il a annoncé reporter leur nomination jusqu’à ce que les deux camps rivaux parviennent à s’entendre sur ce dossier. Selon lui, il n’y a pas de cas dans l’histoire constitutionnelle du pays de nomination sans accord entre les partis au pouvoir et de l’opposition.
La réaction du parti de Lee Jae-myung ne s’est pas fait attendre. Comme annoncé précédemment, ses élus ont aussitôt déposé une motion de destitution à son encontre. Ils prévoient de la présenter, également aujourd’hui, à la séance plénière du Parlement, pour la voter demain.
Le PPP a lui aussi réagi, en fustigeant la formation de centre-gauche. Il a dénoncé un parti irresponsable et a comparé la destitution à une prise d’otage.
Le mouvement conservateur met également en avant qu’il faudra l’approbation de 200 élus, soit les deux tiers des sièges de l’Hémicycle, pour adopter la motion. Comme c’est le cas pour démettre le président de la République. Pour l’opposition, qui dispose de la majorité absolue à l’Assemblée, seules 151 voix suffisent.
Après l’adresse de Han Duck-soo, le Parlement a approuvé la proposition de nomination des trois juges de la Cour, en l’absence de la plupart des députés du PPP, qui avait pourtant recommandé l’un d’entre eux.