Lee Jae-myung, le chef du Minjoo, la première force de l'opposition, s'est insurgé hier contre l'allocution conjointe du Premier ministre et du chef du Parti du pouvoir du peuple (PPP), le parti présidentiel, en la qualifiant de « deuxième rébellion ». Han Duck-soo et Han Dong-hoon ont en effet déclaré hier qu'ils géreraient conjointement les affaires de l’Etat.
Pour le parti de centre-gauche, aucune loi du pays ne stipule ce genre d'exercice du pouvoir présidentiel par intérim, ce qui est contre la Constitution. Et d'ajouter que son parti examine de destituer le Premier ministre, qui aurait donné un avis favorable à la loi martiale.
Lee Jae-myung soupçonne également la possibilité que Yoon Suk Yeol, qui a toujours l'autorité suprême en matière d'affaires militaires, provoque un conflit armé afin de décréter de nouveau l'état de siège.
Kim Min-suk a, de son côté, appelé la Police à placer en détention provisoire les personnes impliquées dans la dernière loi martiale. Selon l'élu du Minjoo, le président Yoon, ancien Procureur général, entretient toujours des contacts inappropriés avec le personnel du Parquet.
Par ailleurs, l'opposition s'est engagée à soumettre chaque semaine à l'Assemble nationale la motion de destitution pour la faire adopter d'ici Noël, au plus tard. Et d'ajouter que seraient également traitées la loi sur la nomination d'un procureur spécial pour enquêter sur la haute trahison de Yoon et celle concernant le procureur spécial permanent.
Woo Won-sik, le président de l'Assemblée nationale, a vivement condamné Han Dong-hoon qui avait proposé un départ « anticipé » et « ordonné » du chef de l’Etat. Selon lui, personne ne peut se permettre une telle autorité anticonstitutionnelle, ni s'approprier le pouvoir présidentiel de manière illégitime.