Ce jeudi 15 août marque le 79e anniversaire de la fin de la colonisation de la Corée par le Japon. A cette occasion, une cérémonie de commémoration a été organisée à Séoul. Et le président de la République a prononcé un discours, comme le veut la tradition.
Yoon Suk Yeol a alors déclaré que si la libération du pays du joug japonais avait été le fruit d’un combat pour la liberté, elle serait achevée seulement lorsque, dans la péninsule entière, sera construit un Etat libre, démocratique et réunifié, où le peuple est souverain. Il s’est d’emblée engagé à laisser la porte ouverte au dialogue avec Pyongyang et a proposé à celui-ci de créer une instance consultative de dialogue en ce sens.
Pour le dirigeant, au sein de ce dispositif, les deux parties pourront échanger sur une cascade de sujets. Il peut s’agir des moyens d’atténuer les tensions entre elles, de la coopération économique, des échanges culturels, ceux de visites croisées, de la lutte contre la crise climatique ou encore des retrouvailles de familles séparées, entre autres.
Le numéro un sud-coréen semblait aussi vouloir apaiser la polémique de longue date autour de la « fondation de l’Etat ». Effectivement, il a précisé que les Coréens avaient pu constater leur aspiration à la liberté à travers le mouvement d’indépendance du 1er mars 1919, leur gouvernement provisoire en exil avait ainsi été constitué à Shanghaï en Chine, et ils avaient milité pour l’indépendance de leur nation dans et hors du pays.
Sachez que depuis longtemps, dans le sud de la péninsule, cette polémique provoque un clivage entre conservateurs et progressistes. Pour les premiers, il faut dire que la Corée du Sud fut fondée en 1948 après le transfert du gouvernement militaire de l'armée américaine qui l’a gouvernée. Une théorie à laquelle sont opposés les seconds, qui, eux, insistent sur l’année 1919.
En tout cas, pour le président Yoon, l’indépendance resterait inachevée, tant que la péninsule sera divisée en deux. Dans la foulée, il a dit vouloir déclarer à ses concitoyens, aux nord-Coréens ainsi qu’à la communauté internationale une nouvelle vision de la réunification et de nouvelles stratégies en la matière.
L’occupant du Bureau de Yongsan a présenté trois tâches allant dans ce sens : les sud-Coréens doivent se doter des compétences nécessaires pour parvenir à une réunification libre, créer les changements pouvant amener les habitants nord-coréens à la vouloir et travailler à cet effet de concert avec la communauté internationale.
Afin de les concrétiser, le chef de l’Etat a promis d’entreprendre des efforts « multidimensionnels », visant tout particulièrement à améliorer les droits de l’Homme au nord du 38e parallèle.