En Corée du Sud, l’élaboration du smic pour 2024 constitue un bras de fer entre le patronat et les syndicats. Ces derniers ont proposé 12 210 wons de l'heure. Mais si cette somme équivalente à 8,5 euros est appliquée, le pays du Matin clair verra son produit intérieur brut (PIB) reculer de 1,33 %. Quant à l’indice des prix, il augmentera de 6,84 points. C’est ce qu’estime l'Institut coréen de recherche économique (Keri) dans son rapport publié aujourd’hui.
L’organisme, sous la tutelle de la Fédération des industries de Corée (FKI), a analysé les retombées économiques de la revalorisation du smic sur 19 industries, et a conclu que plus le montant est élevé, plus ses répercussions négatives grandiront.
Plus précisément, en cas de gel à 9 620 wons, ou 6,7 euros, le PIB diminuera de 0,12 % et l’indice des prix progressera de 0,63 point. Si la somme est fixée à 10 000 wons, soit environ 7 euros, le premier baissera de 0,19 %, tandis que le second montera de 1,05 point.
Le Keri a ainsi souligné la nécessité d’appliquer différents niveaux de rémunération minimale à chaque secteur. D’après son scénario, si on exécute la proposition des syndicats, 12 210 wons de l'heure donc, de cette façon, ses conséquences sur le PIB et l’indice des prix chuteront de 45 et de 55 % respectivement, par rapport à l’application uniformisée du smic.
L’institut a également expliqué que cela semblait contre-intuitif, mais la majoration du salaire minimum causerait des dégâts plus importants chez les classes les plus défavorisées, compte tenu de son influence sur la redistribution des revenus.