Le ralentissement conjoncturel et la forte inflation conduisent à la hausse successive des frais de transport en Corée du Sud. Cet ajustement des prix, gelés durant des années, est bien accueilli par les industries concernées et les collectivités locales. Mais, il risque de peser lourd sur la population, déjà accablée par la hausse de la facture d’énergie.
Les citoyens doivent ainsi payer davantage quand ils prennent des taxis et des bus sur l'ensemble du territoire du pays. Le tarif de base des taxis de Séoul a augmenté en février dernier de 1 000 wons, pour atteindre 4 800 wons, soit environ 3,5 euros. D'autres villes, dont Ulsan ou Busan, ont fait de même et les collectivités restantes suivront le pas très prochainement. Les bus et les trains urbains ont vu ou verront eux aussi leurs tarifs augmenter. Dans la province de Gangwon, un ticket de bus s'achète depuis cette année à 1 700 wons, ou 1,23 euro, contre 1 400 wons auparavant.
La municipalité de Séoul appliquera une hausse générale progressive aux bus intra-urbains et interurbains ainsi qu’aux lignes nocturnes. Les utilisateurs devront payer dix centimes d’euro de plus en août ou en septembre prochain et entre dix et soixante centimes d’euro supplémentaires au deuxième semestre 2024 ou au premier semestre 2025.
Les collectivités locales, tout comme les entreprises de transport, accueillent bien cette hausse des tarifs au niveau national, gelés durant quatre ou cinq ans. Les coûts de la main d'œuvre ainsi que les prix des carburants ont fortement augmenté. Les gouvernements locaux font face aux subventions colossales à octroyer. Ce n'est pas tout. Le Korail, la compagnie nationale des chemins de fer sud-coréenne, souffre du manque de fonds qui s'élève à 1 680 milliards de wons, soit un peu plus de 1,2 milliard d'euros.
Les usagers et les associations civiles, quant à eux, expriment leur préoccupation sur cette charge financière, bien qu'ils reconnaissent la nécessité d'une certaine réévaluation de ces prix. La branche de la ville d'Incheon de la Confédération coréenne des syndicats (KCTU) a même demandé à la municipalité de renoncer à l'augmentation des frais de transport public.
De leur côté, pour répondre à ce souci populaire, les collectivités locales envisagent de trouver des moyens qui puissent alléger les répercussions de cette hausse.