La colère ne cesse de gronder au sein du Minjoo, la première force de l’opposition, dont le patron Lee Jae-myung fait l’objet d’un mandat d’arrêt que le Parquet a demandé hier au tribunal dans le cadre des enquêtes sur les soupçons en lien avec trois scandales.
C’est la première fois que le ministère public a requis un tel mandat à l’encontre d’un président en exercice du plus grand parti de l’opposition du pays. Face à une situation inouïe, le procureur général est monté en créneau pour justifier une telle initiative.
Dans sa demande de mandat d’arrêt ciblant Lee, le Parquet a employé des mots aussi virulents que ceux utilisés lors du scandale « Choi Gate », qui avait conduit à la destitution de l’ancienne présidente de la République Park Geun-hye.
Le ministère public a vivement critiqué l’ancien maire de la ville de Seongnam, pour avoir confié illégalement le pouvoir public à des entrepreneurs du secteur privé, et de marchander des licences ou des permis municipaux en contrepartie de soutiens financiers à son club de football, le Seongnam FC.
Le Parquet a accusé Jung Sung-ho, un député proche de Lee, d’avoir amadoué deux suspects-clés placés derrière les barreaux. Selon lui, c’est une tentative grave de détruire des preuves.
Comme tous les législateurs bénéficient de l’inviolabilité pendant les sessions parlementaires, le tribunal doit obtenir l’aval du Parlement pour mettre la main sur le patron du Minjoo.
Pour cela, la justice est censée envoyer une demande d’autorisation d’arrestation aux organismes concernés. Le document passera par le Parquet, le ministère de la Justice et le bureau du président de la République, avant d’atterrir à l’Assemblée nationale, au plus tôt aujourd’hui, ou au plus tard en début de semaine prochaine, où les députés seront invités à se prononcer lors d’un vote.