La Banque de Corée (BOK) a tenu, ce matin, la première réunion de son comité de politique monétaire de l’année 2023. A l’issue de ce rassemblement, elle a annoncé sa décision de rehausser son taux directeur d’un quart de point pour le porter à 3,5 %. Ainsi, elle l’a relevé pour la septième fois consécutive, du jamais vu depuis la mise en place de ce dispositif en 1999.
Toutefois, les spécialistes s’y attendaient déjà. Selon un sondage récemment réalisé par l’Association des investissements financiers de Corée (KOFIA), 67 % des personnes interrogées dans le secteur en question avaient tablé sur une nouvelle augmentation.
Deux facteurs semblent avoir poussé la BOK à cette décision. D’une part, l’inflation reste toujours instable. La Corée du Sud a vu le taux de cette dernière monter à 5,1 % en 2022, soit le plus haut niveau depuis la crise financière asiatique de 1998. Certes, la hausse des prix continue à ralentir après avoir atteint son pic de 6,3 % en juillet dernier, mais elle reste supérieure à 5 % en rythme mensuel.
D’autre part, la Réserve fédérale américaine (Fed) avait procédé à un relèvement d’un demi-point, dit un « grand pas » (Big Step) pour situer ses taux directeurs dans une fourchette de 4,25 à 4,5 % en décembre dernier. Ce rehaussement a creusé un écart important avec le taux sud-coréen (3,25 %) à 1,25 point, un record historique depuis octobre 2000 (1,50 point).
Cette situation préoccupait les autorités financières sud-coréennes parce qu’elle risquait de provoquer la fuite des capitaux vers l’Amérique où les taux d’intérêts sont plus attractifs et de dévaluer davantage la monnaie nationale face au billet vert.
Grâce au dernier relèvement, la BOK a pu réduire à 1 point l’écart des taux directeurs entre Séoul et Washington.