La liste des bénéficiaires de la grâce présidentielle remise vendredi par le ministère de la Justice fait l’objet d’une vive polémique dans le milieu politique.
Le nom qui fait le plus réagir l’opposition est celui de l’ancien chef de l’Etat, Lee Myung-bak, condamné à 17 ans de prison pour corruption, abus de pouvoir, détournement de fonds et évasion fiscale. Incarcéré depuis novembre 2020, sa peine est actuellement suspendue en raison de ses problèmes de santé. Il pourrait alors voir ses 15 années d’emprisonnement restantes être levées.
Le ministère a également décidé de libérer Kim Kyoung-soo, l’ancien gouverneur de la province de Gyeongsang du Sud, mais limitant toujours son droit d'éligibilité. Il a écopé de deux ans de prison pour avoir manipulé les commentaires postés sur Internet pour le compte de l’ancien président Moon Jae-in pendant la campagne présidentielle de 2017. Pourtant, l’ancien homme politique a récemment déclaré qu’il ne souhaitait pas être remis en liberté conditionnelle pour donner l’opportunité de gracier Lee.
Le Parti du pouvoir du peuple (PPP), la formation au pouvoir, a fustigé la possible amnistie de Kim jugeant qu’il était absurde de vouloir le retour d’un homme qui a commis un crime grave menaçant la démocratie. Le Minjoo, la première force de l’opposition, quant à lui, a répliqué que c’était plutôt l’ancien locataire de la Maison bleue, Lee, qui devait reconnaître ses erreurs et présenter ses excuses.
La liste comporte aussi plusieurs personnages de l’administration de l’ex-cheffe de l’Etat destituée Park Geuk-hye : l’ancien chef du cabinet présidentiel Kim Ki-choon et son premier secrétaire aux affaires civiles Woo Byung-woo.
La sélection finale sera déterminée, demain, lors du conseil des ministres présidé par Yoon Suk-yeol.