La guerre des nerfs se poursuit entre le pouvoir et l’opposition sur le budget 2023. Le Parlement aurait dû voter le projet gouvernemental jusqu’au 2 décembre, en vain. Les députés ont maintenant jusqu’à ce jeudi pour le faire.
A deux jours de cette date décalée, les deux camps rivaux n’ont toujours pas trouvé de consensus. L’impôt sur les sociétés est la principale pomme de discorde.
L’exécutif et le Parti du pouvoir du peuple (PPP), la formation présidentielle, demandent d’abaisser son taux à 22 % au maximum, contre 25 % actuellement. Selon eux, cette mesure est une condition indispensable pour empêcher les entreprises sud-coréennes de délocaliser leur production hors des frontières et pour encourager les investissements étrangers. Le président Yoon Suk-yeol a en personne souligné qu’il s’agissait de revigorer l’activité économique du secteur privé.
Hors de question pour le Minjoo. Pour la principale force de l’opposition, les entreprises bénéficient déjà de différentes réductions et exemptions, et par conséquent, le taux réel est beaucoup moins élevé. De plus, la baisse d’impôt ne profitera qu’à 0,01 % des conglomérats les plus rentables. La formation de centre-gauche ne s’oppose cependant pas à l’idée de l’exécutif, qui cherche à abaisser le taux pour les PME, dont les profits sont inférieurs à 500 millions de wons, soit environ 363 000 euros.
Afin de tenter de convaincre le Minjoo, le Premier ministre Han Duck-soo est allé rencontrer hier son patron Lee Jae-myung. Cela dit, aucune avancée n’a été enregistrée.
La majorité parlementaire est allée jusqu’à menacer de voter, à elle seule, sa propre proposition de budget 2023, visant à baisser l’impôt sur le revenu des classes modestes ou leur loyer mensuel.