Dans le milieu médiatique, la colère gronde contre le Bureau présidentiel de Yongsan qui a décidé, avant-hier, d’interdire les journalistes de MBC, un groupe audiovisuel public du pays, de monter à bord de l'avion du chef de l’Etat. Ce dernier a décollé ce matin pour la tournée de Yoon Suk-yeol en Asie du Sud-est dans le cadre de la réunion « Asean+3 » à Phnom Penh au Cambodge et du sommet du G20 à Bali en Indonésie.
A ce sujet, les journalistes accrédités à la présidence de la République ont déclaré, hier, « vivement déplorer » l’initiative prise unilatéralement par l’équipe de Yoon de bannir un groupe de presse spécifique, sans aucune concertation préalable, à un départ imminent du chef de l’Etat en tournée. Et ils ont tenu à clarifier les choses.
Tout d’abord, si les journalistes montent à bord de l’avion présidentiel, c’est parce qu’ils sont dans l’obligation de couvrir les événements concernés pour garantir le droit à l'information des citoyens. Ensuite, il est inadmissible que Yongsan ait dit retirer une « offre visant à faciliter le travail de la presse », comme s’il accordait une faveur par générosité, alors que les sociétés de presse paient en vérité les frais d’embarquement de leurs journalistes dans l’avion présidentiel.
Et dorénavant l’inquiétude plane. Les professionnels du secteur ont souligné qu’une telle mesure restrictive risquait d’être infligée à d’autres groupes de médias dans l’avenir. Et ils ont par ailleurs demandé l’annulation de l’exclusion de leurs confrères de MBC.
Pour rappel, la décision incriminée fait écho à l'affaire des propos vulgaires que le chef de l’Etat avait tenu en septembre dernier à New York où se déroulait l'Assemblée générale des Nations unies. La chaîne de télévision MBC a été la première à révéler ces paroles déplacées. Mais Yoon et ses conseillers ont continué à les nier en taxant MBC de « déformation » et de « partialité ».