Bourde, manque de communication ou bras de fer, les versions diffèrent, et l’affaire continue de faire des vagues.
Le gouvernement a annoncé mardi soir, vers 19h, une liste d’une vingtaine de hauts commissaires de la Police nationale, nouvellement nommés. A peine deux heures plus tard, il y est revenu pour publier une nouvelle liste sur laquelle sept d’entre eux ont été remplacés. Une chose inédite.
L’exécutif a dans un premier temps expliqué que c’était une simple erreur commise par l’équipe de travail de la Police. Et ultérieurement, il a indiqué que le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique y avait apporté un changement. Cela a provoqué une polémique, qui prend de l’ampleur.
Sachez que la Police nationale est une institution indépendante affiliée pourtant au ministère. En ce moment, leurs relations sont très tendues, puisque le second tente de reprendre le contrôle sur la première, considérée comme étant devenue trop puissante sous l’administration précédente.
Dans ce contexte, le président de la République a pris parti pour le ministère. En répondant aux journalistes hier, Yoon Suk-yeol a critiqué ouvertement la Police, en lui reprochant d’avoir rendu publiques les nominations sans avoir obtenu son approbation finale. Le chef de l’Etat est allé jusqu’à dénoncer « une atteinte à l’ordre de l’Etat ». Il en a ainsi rejeté la responsabilité sur elle.
La classe politique elle aussi n’a pas tardé à réagir. Le Parti du pouvoir du peuple (PPP), la formation gouvernementale, s’en est pris à la Police. Dans le camp d’en face, le Minjoo, la principale force de l’opposition, a parlé d’une « catastrophe » suscitée par l'exécutif pour « apprivoiser » les policiers.