Le 10 mai, Yoon Suk-yeol a été investi président de la République pour un mandat de cinq ans. C’était donc il y a un mois jour pour jour. Il est encore trop pour faire son bilan. Mais que retiennent ses concitoyens de ses 30 jours à la tête de l’Etat ?
L’un des événements qui ont marqué leurs esprits est la relocalisation du siège de la présidence, de la fameuse Cheongwadae ou la Maison bleue à l’immeuble du ministère de la Défense situé à Yongsan. Un déménagement qui a suscité une vive polémique, mais qui selon le nouveau chef de l’Etat, lui permettra de rester proche du peuple.
Yoon a également commencé à imposer son propre style de communication, inspiré plus ou moins de celui des dirigeants américains. Différemment de ses prédécesseurs, il répond en personne aux questions des journalistes en allant au travail sur le perron du bâtiment abritant ses bureaux.
Les sud-Coréens retiennent également son entrevue avec son homologue américain Joe Biden. Leur premier sommet a eu lieu à Séoul 11 jours à peine après la prise de fonctions de leur président. Celui-ci a alors bénéficié d’une bonne image. Les deux hommes se sont engagés notamment à élargir l’alliance entre leurs pays jusqu’à l’économie. Et Séoul a promis de participer au Cadre économique pour l’Indopacifique (IPEF), lancé à l’initiative de Biden. De l’avis des commentateurs politiques, c’est plutôt un bon début sur la scène diplomatique pour l’ancien procureur général novice dans le domaine.
En ce qui concerne les chantiers économiques, le nouveau numéro un sud-coréen a réussi à faire voter au Parlement la première rallonge budgétaire de son gouvernement, dont le montant s’élève à 39 000 milliards de wons, l’équivalent de 29 milliards d’euros, en vue de compenser les pertes des petites enseignes touchées par les restrictions sanitaires liées au coronavirus.
Cependant, Yoon doit affronter des dossiers épineux et d’actualité. Parmi eux, la potentielle et controversée grâce présidentielle pour l’ex-président conservateur Lee Myung-bak, incarcéré pour corruption et détournement de fonds, ou encore les réformes des retraites, du travail et de l’éducation, ainsi que la lutte contre l’inflation.
Et la plus grande polémique a porté sur les nominations aux postes de haut niveau de son administration. Il lui a été reproché d’y avoir choisi principalement ses proches, des hommes, et en particulier des procureurs avec lesquels le nouveau président avait travaillé dans le passé.