Suite au vote du second amendement sur la réforme du Parquet hier à l’Assemblée nationale, le Parti du pouvoir du peuple (PPP) a dénoncé que le parlementarisme et le constitutionnalisme sont désormais vidés de leur sens. La première force d’opposition conservatrice a demandé au président du Parlement Park Byeong-seug, appartenant au Minjoo, de prendre ses responsabilités et de démissionner.
Exaspérés, les députés du PPP se sont dirigés vers la Maison bleue, et ont fustigé le président de la République sortant Moon Jae-in d’y avoir contribué en reportant l’heure de son dernier conseil des ministres avant la fin de son mandat pour promulguer les textes controversés.
Pour le moment, il n’y a aucun moyen de faire revenir les choses en arrière. Le futur parti présidentiel compte sur la Cour constitutionnelle pour faire arbitrer leur conflit. Le Parquet prévoit aussi de porter l’affaire devant cette instance en affirmant que la procédure régulière n’a pas été respectée. Ce n’est pas tout. Quelque 3 300 membres du ministère public ont même envoyé une lettre d’appel au bureau présidentiel.
Le PPP, s’attellera pour triompher coûte que coûte aux élections régionales du mois prochain, afin de faire face au Minjoo qui représente la majorité des sièges de l’Hémicycle.
Le nouveau projet de loi qui entrera en vigueur en septembre vise principalement à réduire le pouvoir du Parquet. Celui-ci pourra désormais lancer une enquête directe seulement en fonction de deux crimes graves sur six, à savoir la corruption et la criminalité financière. Les restes liés aux fonctionnaires et à l’élection seront pris en charge par la police. Un autre changement : les procureurs n’auront plus le droit d’assumer à la fois l’investigation et l’accusation lors d’une même affaire. Par ailleurs, un plaignant ou accusateur qui n’est pas victime n’aura plus moyen de contester la conclusion des enquêtes policières, un des points qui préoccupe le plus les opposants.