C’est une situation quasi inédite dans l’histoire de la transition présidentielle en Corée du Sud. L’administration sortante et celle entrante sont en désaccord sur une cascade de thèmes. Le dernier en date concerne la réforme judiciaire.
Lors de sa campagne électorale, le président élu Yoon Suk-yeol a promis notamment de ne plus accorder au ministre de la Justice le droit d’intervenir dans les enquêtes du Parquet, placé pourtant sous son autorité, et de permettre à celui-ci d’établir son propre budget et de disposer davantage de pouvoirs d’investigation, largement réduits sous Moon Jae-in.
Or, hier, l’actuel garde des sceaux, Park Beom-kye, y a ouvertement exprimé son opposition. Cela a alors déclenché la colère du comité de transition du prochain chef de l’Etat. Du coup, cette équipe est allée jusqu’à reporter une séance de présentation des dossiers en cours du ministère, prévue à l’origine aujourd’hui.
Les membres de son sous-groupe concerné ont annoncé cette décision ce matin. Ils n’ont pas mâché leurs mots pour attaquer Park, dénonçant une attitude « incompréhensive et incongrue » pour un ministre qui doit abandonner son poste dans environ 40 jours. Et d’ajouter que les membres de chaque ministère et agence gouvernementale ont le devoir de déployer leurs efforts pour tenir au maximum les promesses électorales de leur nouvelle administration au pouvoir.