Regain de tensions entre l’administration sortante de Moon Jae-in et l’équipe du président élu Yoon Suk-yeol. La première fait volte-face et met un frein au projet de la seconde de transférer le bureau présidentiel dans l’enceinte du ministère de la Défense.
Pour la Cheongwadae, qui est donc le siège de la présidence en exercice, il paraît impossible de le déménager dans un laps de temps très court, avant l’investiture du prochain chef de l’Etat, prévue le 10 mai. De plus, le déplacement du ministère est plus compliqué qu’on ne le pense, puisque l’état-major interarmées sud-coréen (JCS) doit lui aussi mouvoir pour lui céder son bâtiment. Plus inquiétant, c’est qu’un éventuel « vide sécuritaire » est redouté en cette période de transition durant laquelle il faut redoubler de vigilance.
La Maison bleue a fait part de cet argument hier après-midi par la voix de son premier secrétaire à la communication avec les citoyens après la réunion de son Conseil de sécurité nationale (NSC), à laquelle étaient aussi présents les ministres concernés. Dans la matinée, elle s’était montrée coopérative.
Le palais présidentiel s’est ainsi voulu clair : il n’est pas opposé au projet, mais le temps presse pour le mettre à exécution en moins de deux mois. Il a alors évoqué le fait que le candidat Moon Jae-in s’était lui aussi engagé à ne pas emménager à la Cheongwadae, de crainte d'être coupé des réalités dans ce cocon, avant d’y renoncer, après son élection, en raison de la complexité du dossier.
Conformément à cette prise de position, le budget demandé par l’équipe du président élu ne serait pas entériné en conseil des ministres, qui se tient aujourd’hui. Le bras de fer entre les deux parties se poursuit et la rencontre entre Moon et Yoon, déjà reportée une fois, ne semble pas être pour tout de suite.