Le gouvernement a présenté, hier, la stratégie du « k-semi-conducteur » consistant à instaurer d’ici 2030 la plus grande chaîne d’approvisionnement en puces au monde. Celle-ci intervient dans le contexte où la pénurie s’est fortement aggravée à l’échelle internationale. Il s’agit d’aménager une gigantesque ceinture d’infrastructures de semi-conducteurs englobant toutes les subdivisions, telles que la fabrication, les matériaux, les composants et les équipements.
Pour cela, les entreprises privées, avec à leur tête Samsung Electronics et SK Hynix, se sont engagées à investir plus de 510 000 milliards de wons, soit 373 milliards d’euros, sur dix ans. Elles prévoient de débloquer 41 800 milliards de wons, soit 30,6 milliards d’euros, cette année, le montant le plus élevé pour un seul secteur industriel dans l’histoire du pays. Des investisseurs étrangers seront également accueillis dans cette zone pour les domaines où le pays peine à rattraper son retard avec ses propres technologies.
Le gouvernement a décidé d’apporter son soutien tous azimuts aux acteurs privés, notamment en leur accordant d’importants crédits d’impôts sur ces « technologies clés stratégiques », ce jusqu’à 40 ou 50 % des montants injectés pour la recherche et le développement, et à 10 ou 20 % sur les investissements en biens d’équipement. Il envisage aussi de créer un fonds spécial destiné à ces derniers de l’ordre de 1 000 milliards de wons, soit 730 millions d’euros, avec à la clé un taux d’intérêt préférentiel.
L’exécutif a également promis d’assurer l’approvisionnement en eau nécessaire pour le secteur pendant dix ans dans la « ceinture du k-semi-conducteur », notamment à Yongin et Pyeongtaek. Sans oublier de former la main-d’œuvre nécessaire, à savoir quelque 36 000 talents, sur dix ans.
Le président de la République a assisté à ce « Rassemblement visant à rendre compte de la stratégie k-semi-conducteur », organisé sur le campus de Samsung Electronics à Pyeongtaek, dans le sud de Séoul. A cette occasion, il a affiché sa ferme volonté de consolider le statut de la Corée du Sud en tant que numéro un mondial dans les mémoires à semi-conducteur et de l’élever aussi au premier rang dans les puces non-mémoire, afin que le pays puisse s’imposer comme une grande puissance du secteur à l’horizon 2030.
Selon le gouvernement, si tout se passe bien, le montant annuel des exportations de semi-conducteurs « made in Korea » devrait doubler en une décennie pour atteindre 200 milliards de dollars en 2030, sans oublier la création de 270 000 nouveaux emplois.