Sur fond d’indignation générale dans l’« affaire Jung-in », du nom d’une petite fille de 16 mois décédée en octobre dernier suite aux maltraitances réitérées de ses parents adoptifs, le directeur général de la Police a présenté hier ses excuses pour ne pas avoir pu protéger la vie de la victime. Kim Chang-ryong a notamment regretté son incapacité à prévenir le drame et les manquements de l’enquête menée sur la mort de l’enfant.
Par ailleurs, le directeur de la police de l’arrondissement de Yangcheon, à Séoul, qui a mené l’investigation incriminée, a été démis de ses fonctions.
Et pour cause : la police avait reçu, en mai et juin derniers, deux déclarations portant sur des soupçons de maltraitance envers Jung-in. Cependant, elle a mis fin à son enquête suite aux propos des parents adoptifs qui prétendaient lui avoir fait des massages ou lui avoir appris comment dormir. Par la suite, le médecin qui a pris en charge l’enfant a saisi la police, mais cette dernière n’a pas pris de mesure appropriée. Après la mort de la petite, une inspection interne a été menée contre les agents chargés de l’affaire, mais ils n’ont été que légèrement sanctionnés, ce qui a levé un vent de fureur au sein de la population.
Dans ce contexte, l’association des pédiatres de Corée du Sud a déposé une demande pour que soit retenue la charge d’« homicide volontaire » contre les prévenus, en se basant sur des preuves scientifiques. De plus, près de 700 lettres ont été envoyées au tribunal en charge du procès pour l’exhorter à les condamner avec fermeté. Toutefois, la cour concernée a annoncé qu’elle ne les lirait pas avant d’examiner les preuves, dans un souci de préserver l’impartialité du verdict.