Sur fond de soupçon portant sur la gestion opaque des caisses du Conseil pour la justice et la mémoire, appelé le Conseil coréen tout court, cette ONG qui défend les anciennes femmes de réconfort a organisé, aujourd’hui encore la fameuse « manifestation du mercredi ». Un rassemblement qui se tient depuis 1992 pour demander au gouvernement de Tokyo de présenter des excuses formelles et d’engager des réparations juridiques. Il a lieu tous les mercredis devant les anciens locaux de l’ambassade du Japon, en plein centre de Séoul.
Depuis février, un nombre restreint de participants y sont présents face à la propagation du nouveau coronavirus. L’événement est tout de même retransmis en direct sur Internet. Aujourd’hui, la nouvelle présidente du Conseil, Lee Na-young, et seulement quelques militantes pour la cause, y ont pris part.
A cette occasion, Lee s’est expliquée sur les soupçons pesant sur sa prédécesseur, Yoon Mi-hyang, élue députée Minjoo à la proportionnelle des dernières législatives. « Il n’y a pas eu de détournement ni d’utilisation illégale de fonds », a-t-elle précisé.
Tout a commencé avec une accusation contre Yoon. Lors d’une conférence de presse tenue le 7 mai, Lee Yong-soo, une des victimes emblématiques de l’esclavage sexuel mené par l’armée impériale japonaise pendant la Seconde guerre mondiale, a mis en question le manque de transparence dans l’utilisation des dons que l’organisation a reçus. Elle s’en est prise en particulier à son ancienne patronne et a annoncé qu’elle ne participerait plus au rassemblement hebdomadaire.
Les médias conservateurs se sont aussitôt fait largement l’écho de cette affaire. Certains journaux sont allés jusqu’à rapporter que Yoon aurait détourné l’argent de l’organisation pour financer les études de sa fille aux Etats-Unis. Une information démentie et qualifiée de malveillante par sa successeuse. Selon celle-ci, les dons en question ont été utilisés non seulement pour aider les anciennes wianbu, mais aussi pour mener différents projets qui leur sont relatifs.