La Banque de Corée (BOK) a annoncé, hier, qu’elle avait conclu un accord de « swap » bilatéral avec la Réserve fédérale américaine (Fed), à hauteur de 60 milliards de dollars, pour une durée au moins de six mois, renouvelable selon l’évolution de la situation.
La BOK s’est dite prête à fournir aussitôt cet approvisionnement en dollars, tout en précisant que cet accord a pour but de stabiliser le marché financier du dollar américain, qui est sous tension dans le pays.
La Corée du Sud fait partie des neuf nations dont la banque centrale a signé un accord de swap avec la Fed. Parmi eux, se trouvent aussi le Danemark, l’Australie et le Brésil.
La conclusion d’un tel traité avec les Etats-Unis revêt en soi une signification importante et sa portée est symbolique car ils n’accordent de contrat d’échange de devises qu’aux pays dont le fondement économique est jugé solide. Elle sert donc de soupape de sécurité psychologique sur le marché monétaire.
En effet, en plein choc de la crise financière mondiale, en octobre 2008, Séoul a conclu un accord de swap avec Washington. Dès le lendemain, le taux de change a baissé de 177 wons pour le dollar, et la Bourse de Séoul a rebondi de 12 %, la hausse la plus importante en une seule journée.
Toutefois, cette entente sud-coréano-américaine pourrait avoir des limites cette fois, étant donné que le Covid-19 poursuit inexorablement sa propagation pandémique en Europe et aux Etats-Unis.
Le nouveau contrat porte le montant total des accords de swap à 200 milliards de dollars. Comme ses réserves de devises étrangères étaient estimées à 400 milliards de dollars fin février dernier, le pays du Matin clair dispose désormais de plus de 600 milliards de dollars pour intervenir sur le marché en cas de crise.