Pour la justice, c’est l’Etat qui est responsable de l’épidémie de MERS-CoV ayant frappé la Corée du Sud en 2015.
Le tribunal a jugé que le gouvernement avait retardé la réaction à la propagation du syndrome respiratoire du Moyen-Orient, et lui a alloué des dommages et intérêts au bénéfice d’un plaignant dans la soixantaine. Pour rappel, cette victime avait été contaminée il y a trois ans dans un hôpital où elle s’était rendue pour se faire soigner une cheville. Le coronavirus lui avait alors été transmis par le malade occupant le lit d’à côté, qui avait lui aussi été infecté par un autre patient de la même salle. Ces deux derniers avaient ainsi transmis le virus respectivement à 23 et 28 personnes.
Déclaré guéri un mois plus tard, M. Lee avait porté plainte contre l’Etat, mais la juridiction n’avait pas suivi sa demande. Toutefois en appel, il a enfin obtenu gain de cause : « Le gouvernement aurait largement pu prévenir la contamination », selon la justice.
Le tribunal a avant tout reproché aux autorités sanitaires la lenteur de leur réaction. Le Centre de contrôle et de prévention des maladies avait à l’époque refusé de mener une enquête sur le premier patient pour la simple raison qu’il revenait du Bahreïn, un pays non touché par l’épidémie. Les manquements dans l’enquête épidémiologique avaient de plus provoqué une défaillance dans le suivi du deuxième malade. Le gouvernement est donc condamné à 10 millions de wons d’indemnités, soit près de 7 550 euros. Un jugement qui devrait vraisemblablement se répercuter sur d’autres procès en cours.