Le PDG du groupe Lotte a comparu ce matin devant le Parquet en tant que témoin dans le cadre des enquêtes sur l'affaire Choi Soon-sil qui a entraîné la destitution de la présidente Park Geun-hye le 10 mars dernier.
 
Shin Dong-bin est le 3e chef d'entreprise à être interrogé après le vice-président de Samsung Electronics Lee Jae-yong, déjà traduit devant la justice le mois dernier pour corruption et le PDG du groupe SK, Choi Tae-won. Ces trois conglomérats sont soupçonnés d'avoir versé des pots-de-vin déguisés au profit de Choi, la confidente intime de la chef de l’Etat déchue.
 
En particulier, Lotte a apporté une contribution de 11,5 milliards de wons, soit environ 9,5 millions d'euros, aux deux fondations controversés MI-R et K-Sports qui auraient été dirigées de facto par la conseillère occulte de Park. Le 5e conglomérat du pays aurait ensuite demandé à cette dernière quelques faveurs, notamment de lui accorder l'autorisation d'ouvrir de nouveaux magasins hors taxe. Plus étrange encore, la fondation K-Sports a rendu 7 milliards de wons au groupe, la veille de la perquisition de son siège effectué en juin de l'année dernière, ce qui nourrit le soupçon d’une fuite de renseignements par les autorités concernées. A l'époque, des investigations étaient en cours sur les irrégularités dans la gestion des filiales de Lotte.
 
Mais le conglomérat affirme qu'il n'a bénéficié d'aucune faveur particulière, étant donné qu'il a échoué à remporter l'appel d'offres pour gérer de nouvelles boutiques duty free, dont le résultat a été publié en novembre 2015.
 
Le Parquet envisage de décider d'inculper ou non le PDG de Lotte pour corruption après l'avoir auditionné.